Essai road trip : les Peugeot 508 et 504 à la conquête de l'Est !

Peugeot nous a conviés à venir découvrir son berceau, la Franche-Comté, au volant de la nouvelle Peugeot 508, mais aussi de superbes Peugeot 504 issues de la collection du Musée de l’Aventure Peugeot de Sochaux. Découvrez sur Féline notre passionnant roadtrip à la découverte du patrimoine de la marque au Lion !

Cette année 2018 qui s’achève a eu une saveur toute particulière pour la marque Peugeot. Pour fêter dignement l’anniversaire des 50 ans de la Peugeot 504, la marque au Lion a lancé la nouvelle génération de sa Peugeot 508, et a mis tout le monde d’accord lors du Mondial de l’Auto de Paris avec le concept-car Peugeot e-Legend, un formidable clin d’œil au passé tout en préfigurant les technologies de l’avenir de la marque, avec un style intemporel qui s’inspire et rend hommage à la mythique Peugeot 504 Coupé.

S’il y a une chose qui est vraie de nos jours, c’est qu’on ne met pas suffisamment en avant le savoir-faire français dans de nombreux domaines : et pourtant, si Peugeot (et plus largement le Groupe PSA) a une véritable expertise reconnue en ce qui concerne l’industrie automobile, nos régions regorgent de petites pépites qui méritent le détour et qui constituent le patrimoine de la France, si riche et varié. C’est pour cela que Peugeot nous a conviés à venir découvrir sa région natale, la Franche-Comté, bien entendu autour du savoir-faire et du patrimoine automobile de la marque, mais aussi pour découvrir la gastronomie et l’artisanat local en parcourant ses superbes routes verdoyantes et vallonnées, à l’occasion de cet événement baptisé « Spirit of France ».

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Rendez-vous a été pris par une belle matinée d’automne au Musée de l’Aventure Peugeot, situé à Sochaux à deux pas de l’usine historique de la marque au Lion, en activité depuis plus d’un siècle et où sont produites les Peugeot 308 II et 3008 II, ainsi que l’Opel Grandland X. Si vous ne le connaissez pas encore, ce musée est un lieu magique pour tout fan de Peugeot qui se respecte, puisqu’il regroupe sur 6 000 m² plus de 200 ans d’histoire de Peugeot, de ses débuts en 1810 à nos jours, avec environ 120 véhicules, mais aussi 50 vélos et motos, sans oublier les différentes réalisations qui ont été produites par la Marque, bien avant les automobiles. Pour en savoir plus sur ce lieu emblématique de la marque au Lion, rendez-vous sur notre reportage complet : Découverte du Musée de l’Aventure Peugeot à Sochaux !

Mais ce matin-là, Peugeot nous a ouvert les portes d’un endroit plus confidentiel, situé juste à côté de là : il s’agit des Ateliers du Musée de l’Aventure Peugeot, où les équipes de l’Aventure Peugeot Citroën DS travaillent sur la restauration des modèles de la marque au Lion, qu’ils soient exposés au Musée, conservés précieusement dans ses archives, ou également confiés par des collectionneurs particuliers afin d’être bichonnés par les équipes de cette association ayant pour but de sauvegarder et de faire vivre le patrimoine de la Marque à travers l’automobile.

Eh oui, si vous ne le saviez pas, l’Aventure Peugeot propose depuis un peu plus d’un an des prestations de restauration de véhicules anciens, trop vieux pour être pris en charge par le réseau traditionnel de Peugeot, mais également un service de vente de pièces de rechange L’Aventure Peugeot Classic, avec des dizaines de milliers de références qui proviennent de stocks historiques de la Marque ou ont été re-fabriquées pour les pièces épuisées. Et qui de mieux que des équipes dédiées à la marque au Lion pour restaurer une Peugeot ancienne ?

Devant les portes de l’Atelier, nous attendaient une partie des véhicules qui nous serviront de montures durant ce road-trip franc-comtois : trois nouvelles Peugeot 508, disposées côte à côte afin de rendre hommage aux couleurs de notre drapeau tricolore. À gauche, une Peugeot 508 GT Dark Blue dotée du 2.0 BlueHDi de 180 chevaux, au centre, une Peugeot 508 GT Line Blanc Nacré équipée du 1.6 PureTech de 180 chevaux, puis à droite une Peugeot 508 GT Rouge Ultimate animée par le 1.6 PureTech de 225 chevaux. Mais pénétrons d’abord à l’intérieur de cet atelier passionnant : dans ce vaste lieu au sol et aux murs immaculés, nous découvrons plusieurs véhicules en cours de restauration, comme une Peugeot 201, deux Peugeot 203 Berline, une Peugeot 202, un fourgon Peugeot D4B aux couleurs de l’Aventure Peugeot, ou encore une Peugeot 504 Coupé V6 avec sa livrée de rallye.

Au milieu de ces modèles mythiques, nous découvrons les trois Peugeot 504 qui vont également nous accompagner durant notre voyage : une Peugeot 504 Coupé V6 TI verte de 1983, une Peugeot 504 Cabriolet V6 bleue de 1977, ainsi qu’une Peugeot 504 Berline GL blanche de 1974. Ces trois modèles sont issus des collections du Musée de l’Aventure Peugeot et regorgent d’histoire, comme cette 504 Coupé V6 TI qui est l’ultime exemplaire fabriqué par l’usine de Sochaux en juillet 1983 (date à laquelle la 504 a tiré sa révérence), après seulement 1 757 exemplaires produits avec cette motorisation V6 injection la plus puissante, de 144 chevaux. C’est donc un vrai privilège de pouvoir s’installer à bord de ces pépites, mais également de pouvoir prendre le volant de ces modèles rares et minutieusement restaurés par les équipes passionnées de l’Aventure Peugeot.

Après les recommandations d’usage et une première prise en mains des véhicules, afin notamment de nous accoutumer aux commandes (comme celle des clignotants qui se trouve à droite !), nous prenons place à bord de la Peugeot 504 Berline blanche, afin d’ouvrir le convoi avec la douzaine de journalistes conviés pour cette aventure, chacun ayant pris place à bord d’une 504 ou une 508. Au cours de notre voyage, nous aurons l’occasion de nous passer mutuellement le volant de chacun des modèles, afin de pouvoir tous les essayer.

En 1969, la Peugeot 504 a remporté le titre très prestigieux de Voiture de l’Année en Europe, et ces premiers tours de roue à bord de la 504 Berline nous ont rappelé ses qualités : la souplesse des suspensions offre un véritable confort une fois lancée sur la route, et toutes les irrégularités de la chaussée sont comme gommés. Les sièges matelassés, particulièrement moelleux, y sont également pour quelque chose, et on retrouve cette ambiance assez typique de l’époque, avec un velours bleu très chaleureux : celui-ci est d’ailleurs le garnissage qui a inspiré le nouveau concept Peugeot e-Legend, qui offre une réinterprétation moderne assez judicieuse de cette ambiance intérieure.

Bien sûr, l’absence de direction assistée rend la conduite un peu moins aisée que sur nos voitures modernes, et il faudra attendre l’année 1975 pour voir arriver la direction assistée sur la Peugeot 504, accompagnant son premier lifting. La motorisation quatre cylindres 2,0 litres de 93 chevaux, qui constituait le cœur de gamme sur notre version « GL » familiale à l’essai, est associée à une boîte à quatre rapports : les performances sont loin de ce que l’on peut attendre aujourd’hui d’une voiture moderne, mais elles faisaient tout à fait l’affaire à cette époque. Assez volontaire et souple, ce moteur reste agréable à l’usage, et le comportement routier de la Peugeot 504 est très correct, avec un roulis bien sûr présent mais contenu.

Avec un équipement plutôt sommaire, cette 504 GL n’offre notamment pas de compte-tours, et il faudra se fier à son oreille pour passer les quatre rapports, qui s’enchaînent rapidement avec un guidage assez précis. La voiture montre rapidement ses limites une fois sur autoroute, avec un niveau sonore assez présent à bord, mais ce n’est pas un problème sur les routes de campagne de Franche Comté, où l’on prend le temps d’apprécier notre monture et la douceur du voyage. S’il peut être déroutant de conduire pour la première fois une voiture qui fête cette année ses 50 ans, il n’en est rien avec cette 504 qui offre un freinage rassurant avec ses quatre freins à disque : un véritable avantage pour une voiture de série de l’époque, et que l’on a encore du mal à voir de série aujourd’hui chez tous les constructeurs !

La première étape de notre voyage fut de courte durée puisque nous marquons un premier arrêt à Hérimoncourt, à environ 10 kilomètres au sud de Sochaux. Cette discrète petite ville du Doubs est étroitement liée à l’histoire de Peugeot : en effet, la famille Peugeot est présente à Hérimoncourt au moins depuis le début du 18^ème siècle, et c’est en 1810 qu’a débuté ici-même l’aventure industrielle de la marque au Lion, avec la transformation du moulin à grain des frères Jean-Pierre et Jean-Frédéric Peugeot en une fonderie d’acier située au lieu-dit du Sous-Cratet. Peu après, en 1833, l’usine de Terre Blanche est créée au nord du village, afin de fabriquer des outils en acier : c’est également ici que naîtront quelques années plus tard (en 1844) les premiers moulins à café de la marque, ainsi que les premiers outillages électriques en 1931.

Aujourd’hui, la commune de 3 600 habitants abrite toujours ce site industriel, qui est le plus ancien du Groupe PSA encore en activité, et qui a évolué dans les années 1960 afin de se consacrer à la restauration et la fabrication de moteurs. Mais ce site cache également un endroit exceptionnel, qui est la face cachée du déjà passionnant Musée de l’Aventure Peugeot : le Centre d’Archives de Terre Blanche, inauguré en septembre 2010. Sur les lieux-mêmes où les premiers outils Peugeot ont vu le jour il y a plus de 180 ans, le Groupe PSA conserve aujourd’hui les documents historiques de ses marques Peugeot, Citroën, DS, ainsi que d’autres disparues comme Simca, Talbot, Chrysler France et Panhard.

Ce lieu n’ouvre habituellement pas ses portes au public, à l’exception de quelques évènements organisés par la marque au Lion comme lors des journées du patrimoine ou encore la récente vente aux enchères de l’Aventure Peugeot Citroën DS. C’est donc une opportunité rare de pouvoir pénétrer en ces lieux, qui regorgent de trésors pour tous les fans de la marque au Lion. On y retrouve en effet de nombreux films et photographies d’époque, des plans techniques, dossiers de presse et autres documents historiques tels que le manuscrit fondateur de la société des frères Peugeot de 1810, marquant le début de cette grande aventure industrielle. Pour en savoir plus sur ce qui est l’un des plus grands et plus complets fonds documentaires du monde automobile, rendez-vous sur notre reportage complet : Photos : à la découverte du centre d’archives Peugeot de Terre Blanche !

Et à Terre Blanche, il n’y a pas que les archives documentaires du Groupe PSA : on y retrouve également les réserves du Musée de l’Aventure Peugeot, qui regroupent une collection impressionnante de modèles du patrimoine de la marque : environ 500 véhicules sont stockés dans ce hangar regroupant des interminables allées d’étagères. Véhicules de série, concept-cars, voitures de course, études de style ou encore voitures de cinéma : ce lieu magique regroupe un trésor inestimable où l’on pourrait passer des heures sans jamais se lasser ! Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre reportage complet : Photos : visite exclusive des réserves du Musée de l’Aventure Peugeot !

Avant de reprendre la route, une petite escale gourmande s’impose à quelques pas de là, dans la ville de Séloncourt : l’occasion de découvrir le restaurant Le Monarque, où le chef Alain Lambert vous fera découvrir les saveurs de sa cuisine locale et authentique, mariant modernité et tradition, le tout dans une ambiance à la fois chaleureuse et conviviale. La seconde partie de la journée marqua pour nous le moment de prendre le volant de cette élégante Peugeot 504 Cabriolet de 1977, à la teinte bleu clair et au look délicieusement rétro, et l’une des dernières à être animée par le moteur V6 PRV à carburateur fort de 136 chevaux… Et c’est une véritable rareté puisque la 504 Cabriolet V6 n’a été produite qu’à 977 exemplaires !

L’occasion idéale de faire tomber le haut, puisque le soleil est au rendez-vous et la température clémente. Sur la route, après avoir pris en main la version Berline un peu plus rustique et exigeante, ce mythique cabriolet est un vrai plaisir à conduire. Même s’il est loin d’égaler les performances d’une 508 GT flambant neuve, ce six cylindres brille par son onctuosité, et permet de rouler sur le couple tout en assurant de bonnes reprises. Contrairement à la berline plus modeste que nous avions pu essayer précédemment, la direction de cette 504 Cabriolet, désormais assistée, est douce et précise, et on oublierait presque ses petits défauts comme sa boîte offrant seulement quatre rapports, ou encore l’absence de rétroviseur droit, comme il était toutefois d’usage à cette époque…

Sur la route, la Peugeot 504 Cabriolet brille par son comportement : la tenue de route est au rendez-vous, et les nombreux virages que nous avons pu rencontrer leur de notre voyage ne furent qu’une formalité. En effet, la voiture s’inscrit dans les courbes avec une aisance rare, et tient parfaitement la trajectoire qu’on souhaite lui faire adopter. Même si elle fêtera bientôt ses 50 ans, la 504 Cabriolet ne fait décidément pas son âge, et on peut, aujourd’hui encore, éprouver du plaisir à son volant dans une ambiance dénuée de toute technologie moderne. Un vrai retour aux sources que nous avons pu apprécier à sa juste valeur sur les superbes routes de Franche-Comté.

Les kilomètres défilent et des paysages verdoyants plus somptueux les uns que les autres s’offrent à nous. Même si la Suisse n’est qu’à quelques kilomètres de là, la France a de nombreux trésors à nous faire découvrir, et les routes sinueuses et vallonnées de la région sont une véritable invitation au plaisir de conduite. Et si c’était ça, le secret du célèbre toucher de route des modèles de Peugeot ?

Après une petite pause photo au bord du lac de Saint-Point, l’un des plus vastes lacs naturels de France situé non loin de Pontarlier et traversé par le Doubs, où nous avons pu confronter les différentes Peugeot 504 et 508 et découvrir leurs points communs, nous reprenons la route pour partir à la découverte d’une autre richesse incontournable de la région : le fromage ! Et pas n’importe lequel puisque la Franche-Comté est, comme son nom l’indique, le principal producteur de Comté, dont l’histoire est étroitement liée à celle de la région et riche de plusieurs siècles de tradition.

À quelques minutes de la commune de Malbuisson et perché à 1 100 mètres d’altitude au cœur d’une forêt du Haut-Doubs, se cache un lieu insolite que nous avons pu visiter à l’occasion de notre venue : le Fort Lucotte de Saint-Antoine a été construit dans les années 1880 afin de protéger de l’envahisseur la frontière Est de la France. Progressivement abandonnés, les lieux sont réaménagés en 1966 par le fromager Marcel Petite, qui souhaite y installer une cave d’affinage unique en son genre : en 50 ans, ce sont plus d’un million de meules de Comté qui y ont vu le jour ! Aujourd’hui, dans ces grandes galeries voûtées en pierre de taille, ce ne sont pas moins de 100 000 meules de Comté qui s’affinent lentement durant 10 à 20 mois, dans une ambiance fraîche et naturelle.